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Un œil sur les expositions en région
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Février 2024 | Temps de lecture : 26 Min | 0 Commentaire(s)

Parce que les évènements culturels ne sont pas tous à Paris, les journalistes du magazine L’Oeil de ce mois de décembre nous ont concocté une belle sélection des expositions qui ont retenu leur attention en régions. De quoi se faire un chouette road trip culturel en France pendant ces vacances de fin d’année ! En commençant par exemple au château de Chantilly, dans l’Oise, où le musée Condé a eu l’excellente idée de monter une exposition sur l’âge d’or néerlandais de la gravure… en écartant volontairement Rembrandt, au prétexte qu’il cannibalise toute l’attention depuis le XVIIe siècle ! Belle occasion en effet de découvrir des gravures au burin et des eaux-fortes virtuoses qui documentent l’extraordinaire variété des styles d’estampes et la diversité insoupçonnée des artistes. L’exposition « Par-delà Rembrandt. Estampes du siècle d’or néerlandais » est visible jusqu’au 25 février 2024.

Pas très loin, dans l’Aube, ce sont d’émouvantes lettres qu’expose le musée Camille Claudel à Nogent-sur-Seine. Dix-sept lettres exactement, écrites par la sculptrice ayant donné son nom au musée pour avoir vécu enfant juste à côté. Certaines ont été envoyées à son éditeur, dans lesquelles elle évoque sa détresse financière, d’autres à son amie Florence Jeans, à Auguste Rodin ou au critique Gustave Geffroy, dans lesquelles elle évoque les œuvres d’art avec lesquelles le musée a eu la délicieuse idée de les faire dialoguer. On est touché par la grâce de cette fine écriture qui nous donne à entendre Camille Claudel s’emporter, voire soupirer… Et quand notre œil se porte sur la sculpture dont elle parle, c’est un enchantement. L’exposition « De la plume au ciseau. Correspondance de Camille Claudel » est visible jusqu’au 7 janvier 2024.

Du côté de la Côte d’Or, le musée des beaux arts de Dijon nous propose une passionnante enquête sur les collections asiatiques. Car effectivement, la question est épineuse : d’où viennent les pièces d’art asiatique de nos musées ? Comment ont-elles bien pu arriver là ? Pour y répondre, l’Inha (Institut national d’histoire de l’art) a mené un ambitieux programme de recherche de 2018 à 2023, duquel est notamment sortie cette exposition captivante, élégante et didactique, reconnue d’intérêt national par le ministère de la Culture. En deux siècles d’engouement pour les arts de la Chine, du Japon, de Corée ou du Cambodge, depuis les collections royales de Louis XV ou Marie-Antoinette jusqu’à la vogue du japonisme, nous découvrons comment les marchands merciers, les collecteurs et les collectionneurs ont rapporté moult œuvres d’art à vendre, sous forme de laques, porcelaines, ivoires, bronzes, estampes, peintures sur soie, masques de théâtre… Parmi les quelque 300 pièces visibles ici, ne pas manquer le superbe paravent de Coromandel, chef-d’œuvre provenant du « cabinet chinois » du parlementaire dijonnais Jehannin de Chamblanc, qui a pu bénéficier pour l’occasion d’une restauration d’envergure. L’exposition « A portée d’Asie » (j’adore ce titre) est visible jusqu’au 22 janvier 2024.

En prenant ensuite la route du sud, nous voici à Saint-Etienne, dans la Loire, pour découvrir la première exposition d’un nouveau cycle de la Cité du design, intitulé « Présent >< Futur ». C’est Laureline Galliot qui s’y colle, en nous entraînant avec ses œuvres d’art bien au-delà de la séparation entre arts plastiques et arts appliqués. Outre le fait que les couleurs, qu’elle considère comme des matériaux à part entière, occupe une grande importance dans son travail, l’artiste puise tellement son inspiration dans l’histoire de l’art, depuis la Sécession viennoise à Matisse, en passant par l’artisanat d’art japonais et j’en passe… qu’elle n’hésite pas à reproduire tout ce qui lui plaît avec sa tablette numérique, pour ensuite mieux jouer des contrastes et des supports. L’exposition « Laureline Galliot. Vrai ou FAUVE » est visible jusqu’au 7 janvier 2024.

A Lille, pour remonter dans le Nord, le musée de l’Hospice Comtesse reçoit Jef Aérosol, en s’attachant à raconter d’autres histoires que celle de ce Lillois devenu autour des années 2000 un pionnier de la nébuleuse du street art. Car l’artiste est aussi un peintre mélomane et musicien, dont les sources d’inspiration éclatent dans des toiles et des installations. Non, les œuvres d’art à vendre de Jef Aérosol ne sont pas seulement des interventions dans l’espace public. Fasciné par la figure humaine, il a par exemple peint au pochoir sur carton ondulé plus de 200 portraits à découvrir dans la chapelle, comme un point d’orgue à une profusion assumée d’objets, de toiles, de pochoirs, de publications, de pochettes de disques, etc. L’exposition « Jef Aérosol Stories » est visible jusqu’au 21 janvier 2024.

Puisqu’on est dans le Nord, on fonce à La Piscine, cet extraordinaire musée de Roubaix récemment rénové et dont je ne me lasse pas. Car cette fois, en me dirigeant tranquillement vers l’exposition dédiée au Chagall politique, au demeurant fort intéressante, j’y ai soudain fait la connaissance de Georges Arditi (1914-2012), et franchement ça vaut le détour. Personnellement, je n’avais d’ailleurs pas compris tout de suite qu’il s’agissait du père de l’acteur Pierre Arditi et de l’actrice Catherine Arditi. Mes yeux s’écarquillaient simplement sur ces tableaux très intéressants, dont je trouvais toutefois le style si différent de l’un à l’autre que je ne pouvais pas m’empêcher de m’approcher pour vérifier qu’ils avaient tous été peints par la même personne ! Le sentiment d’étrangeté s’intensifie d’ailleurs quand les œuvres témoignent de la montée du fascisme, puis de la guerre. Mon goût pour l’expressionnisme allemand m’a particulièrement fait aimer ses peintures d’après-guerre, mais l’avantage de ce peintre, c’est qu’au fil de son évolution artistique,  depuis l’autoportrait jusqu’aux confins de l’abstraction, en passant par les maîtres anciens, les surréalistes et toutes les avant-garde… c’est qu’il ne peut que plaire à tout le monde ! L’exposition « Georges Arditi. D’un réel à l’autre » est visible jusqu’au 7 janvier 2024.

Et si on faisait un petit tour du côté de la Loire-Atlantique ? A Nantes, Le Lieu unique décline à travers 160 ans d’archives de photographie humanitaire un parcours en trois axes : la photographie comme puissant moyen de communication pour mobiliser des fonds, pour mobiliser des bénévoles, et pour témoigner des souffrances humaines. Aux images non signées du début, réalisées par le personnel de la Croix-Rouge dès sa création en 1863, se substituent peu à peu à des photographies de professionnels, notamment de l’agence Magnum bien sûr, qui fait l’objet d’un focus. L’exposition « Un monde à guérir. 160 ans de photographies à travers les collections de la Croix-Rouge » est visible jusqu’au 7 janvier 2024.

Et puis tant qu’on y est, ne nous privons surtout pas d’aller faire un tour en Bretagne, à Rennes plus exactement, où la vitalité tragique de Gérard Zlotykamien, l’un des artistes majeurs et précurseurs de l’art urbain en France, s’invite au musée des beaux-arts, qui n’aime rien tant que « favoriser la visibilité de pratiques artistiques multiples, sans hiérarchie ni chapelle ». L’exposition « Gérard Zlotykamien. Tout va disparaître » est visible jusqu’au 7 janvier 2024.

 

Valibri en RoulotteArticle écrit par Valibri en Roulotte

 

 

Image par 12138562O de Pixabay

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