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Yan Pei-Ming, Au nom du père - Musée Unterlinden de Colmar
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Juin 2021 | Temps de lecture : 10 Min | 0 Commentaire(s)

Nom d’un chien ! Un jour parfait, 2012, Triptyque, huile sur toile, 400 × 280 cm – Collection privée, France. Photographie : Clérin-Morin © Yan Pei-Ming, ADAGP, Paris, 2021

 

C’est une quasi-rétrospective que le Musée Unterlinden à Colmar consacre à l’artiste Yan Pei-Ming, peintre mondialement reconnu pour ses portraits monumentaux essentiellement monochromes. À l’origine de l’exposition, la rencontre en 2012 entre Frédérique Goerig-Hergott, Conservatrice en chef du musée et le triptyque de l’artiste Nom d’un chien ! Un jour parfait. Forcément, cet autoportrait peint en pied, les bras écartés et les paumes tendues résonne comme une réinterprétation contemporaine du célèbre Retable d’Issenheim de Matthias Grünenwald. Mais l’exposition Yan Pei-Ming, Au nom du père retrace avant tout l’histoire de son œuvre à travers sa propre histoire par une cinquantaine de peintures d’un format conséquent et une douzaine de dessins et d’aquarelles.

De portraits en autoportraits, le parcours évoque le rapport du peintre à ses origines, sa formation, son histoire, son arrivée en France. La filiation est au centre de son œuvre qu’elle prenne les traits de son propre père ou ceux de Mao, figure paternelle de tout un peuple, image omniprésente de l’autorité et du sacré. Le sacré et le sacrifice qui sont des thèmes récurrents chez Yan Pei-Ming, pour preuve l’impressionnante Pandémie qui clôture l’exposition.

Cette toile de plus de cinq mètres de long sur quatre de haut a été réalisée, en novembre 2020, durant le confinement et à la demande de Frédérique Goerig-Hergott, Conservatrice en chef du Musée. Il s’agit d’un autoportrait de l’artiste sous forme d’un immense diptyque ou il se représente en premier plan, en combinaison et masque, au pied d’un cadavre dans un immense charnier situé à l’extérieur d’une ville contemporaine.

L’artiste dépeint un monde crépusculaire qui exprime l’injustice, l’angoisse et la tristesse. Un monde dévasté par la pandémie à l’image de la maladie liée à l’ergot de seigle, épidémie du XVIe siècle représentée par Matthias Grünenwald cinq siècles plus tôt. Mais au loin, à gauche, la représentation du Vatican, source de lumière et espoir de rédemption !

Yan Pei-Ming, Au nom du père est une expérience autobiographique et collective à la fois qu’on espère pouvoir découvrir avant le 6 septembre.

Yan Pei-Ming est né en 1960 à Shanghai au milieu de la Révolution culturelle. Il quitte la Chine pour la France en 1980 et étudie à l’École des beaux-arts de Dijon. Dix ans plus tard, il adopte la nationalité française. Yan Pey-Ming vit et travaille à Dijon.

NJ

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