
I.C.V.
la galerie I.C.V - galerie d'art international - 2010 l'exposition de Patrick LESCA (sculpteur) et de Lofty KHALIFA (peintre) BORDEAUX Lesca ou l'art du sensible comme la confrontation d'une réalité et d'un fantasme, d'une perception sensible et d'un ressenti perçu. Parce c'est là que repose l'ambivalence du geste dans l'incommensurable légèreté de l'être. Etre à la fois le démiurge et la création, l'artiste et son oeuvre. Comment ne pas y déceler la force de l'homme sur la matière, le combat de l'artiste face à lui-même quand on contemple son oeuvre, sa richesse, sa finesse. Son art est instinctif, le geste devient langage. Ses sculptures portent les stigmates de son appropriation de la matière, les traces de ce corps à corps. S'il est vrai que l'art tire sa noblesse du fait qu'il est l'incarnation d'une idée, d'une "cosa mentale" comme le disait de Vinci, il revendique aussi sa nature d'art mécanique, un artisanat dont on ose montrer les coulisses. Le moine guerrier (sculpture) comme témoignage d'une victoire allégorique, cristallisée sur elle-même, captée dans un instantané presque photographique, à l'image des anciennes effigies funéraires du Fayoum, comme dans un décor de Richard Avedon. Les figures apparaissent comme figées dans leur mouvement, chargées d'un réalisme troublant d'humanité, cruellement fidèles à ce qu'elles représentent. Pourquoi (sulpture), Pourquoi encore (sculpture) ne peuvent qu'interpeller ceux qui les regardent passant d'une perception dérangeante à une autre, plus troublante, plus personnelle aussi, presque contemplative. Son art est visionnaire, unique, esthétique à la fois poétique et cruel mais toujours fascinant, un art puissant et imprégné de symboles, à l'image des plus grands chefs d'oeuvres d'un Di Maccio ou d'un Suraud. "L'art c'est apprendre à regarder : à regarder l'art et à regarder le monde avec des yeux plus attentifs" (Antonio Munoz Molina) et Lesca nous donne à voir ce qu'il est tout autant que sa propre perception du monde. PEINDRE : peindre comme on racconte une histoire, peindre à s'en perdre mais peindre toujours. L'oeuvre de Lofty Khalifa est magistrale, puissante, jubilatoire. C'est un hymne à la création, à l'esthétique pure. De l'art pour l'art, du beau pour le beau mais pas seulement. L'artiste fait de son art son langage et de son langage un discours engagé dans lequel l'a-peu-près, les faux semblants, les non-dits n'ont guère leur place. Peinture viscérale, vibrante des plus prometteuses, comment ne pas y déceler l'âme de son créateur en contemplant Le bien et le mal (peinture), la force de l'artiste, son combat sur la toile pour la finesse du thème. Oeuvre monumentale, symbolique, dans laquelle tout le génie du peintre transparaît. Peinture de l'immanence, qui semble se suffire à elle-même dans laquelle le talent passe d'oeuvre en oeuvre, de supports en sujets, pour refléter un doute, le doute de l'homme face à l'Histoire, le doute (peinture) de l'artiste face au monde qui l'entoure : "Dubitare humanum est" comme il le peint si bien. I.C.V galerie d'art international