Jean Claracq et son monde miniature ultra-contemporain 

Jean Claracq, Kilim (2020). Huile sur bois, ,16x15 cm. Courtesy the artist and Galerie Sultana

Né en 1991 à Bayonne, Jean Claracq fait partie de cette nouvelle garde de la peinture figurative qui décrypte le monde actuel et la place prépondérante des images qui déferlent sur nos écrans. En miniature et avec talent !
Ce qui étonne en premier lieu, c’est la taille de ses œuvres. Format écran, carte postale… des saynètes dont la densité et la qualité des détails rappellent les primitifs flamands et notamment Van Eyck.

En s’approchant, on s’aperçoit que les paysages, les villes, les objets, tout est réduit mais parfaitement construit. D’ailleurs, l’architecture est une composante essentielle de ses tableaux, une mise en abîme de cadres dans les cadres, des fenêtres, un immeuble, un panneau publicitaire ou encore des écrans, des smartphones dans lesquels on ne peut s’empêcher de s’engouffrer, réveillant en nous notre penchant coupable de voyeuriste. Le contraste des teintes froides associées à des couleurs vives accentue encore cet effet d’immersion dans l’œuvre.

Jean Claracq nous fait pénétrer dans l’intimité des vies de cette jeune génération dont les personnages aux attitudes mélancoliques dévoilent une grande solitude, un repli sur soi. On peut finalement se sentir désespérément seul en compagnie de milliers de followers.

Après avoir exposé l’an dernier à la Fondation Louis Vuitton, l'artiste présente jusqu'au 10 avril une sélection d'œuvres inédites à la galerie Sultana, Paris. Je vous conseille vivement cette promenade virtuelle dans ses tableaux : https://galeriesultana.com/artists/jean-claracq

Jean Claracq est aussi l’auteur de l’affiche 2021 du tournoi de Roland Garros.

NJ