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L’impressionnisme peut-il servir de décor ?
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Avril 2022 | Temps de lecture : 10 Min | 0 Commentaire(s)

A propos de l’exposition « Aux sources des Nymphéas : les impressionnistes et la décoration », au musée de l’Orangerie à Paris jusqu’au 11 juillet.

Les œuvres d’art impressionnistes sont-elles décoratives ? Si l’on procède à l’achat d’un tableau pour décorer son salon, toutes les œuvres d’art à vendre le sont. Reste à savoir si l’harmonie des couleurs d’une toile avec le canapé prime sur l’émotion ressentie à sa vue. Et si décorer un mur est aussi artistique que peindre une toile.

Plus largement, l’article de Jean-François Lasnier dans Connaissance des Arts pose la question : l’impressionnisme est-il un art décoratif ? Sachant que l’adjectif était alors plus péjoratif qu’autre chose, c’est un peu ce que de nombreux critiques d’art ont finalement reproché aux peintres dès la première exposition du groupe en 1874. Arguant d’une facture brossée à grands traits, plus sensible à l’harmonie générale qu’au détail, donc suffisante pour être vue de loin comme tous les grands décors…

Il n’empêche qu’aucun nom de peintre impressionniste ne côtoie ceux de Delacroix, Flandrin, Puvis de Chavannes et tant d’autres de ces décorateurs du XIXe siècle, qui s’inscrivaient dans le processus d’attribution de décorations mis en place par les administrations pour déployer leur peinture sur de vastes surfaces murales. Dédain de la part des impressionnistes ? Beaucoup, comme Monet ou Caillebotte, revendiqueront pourtant eux-mêmes l’adjectif, désignant « panneaux décoratifs » les oeuvres réalisées pour orner des intérieurs privés. Lorsque Camille Pissaro, Edgard Degas ou Berthe Morisot peignaient des éventails et des carreaux de céramique, difficile de dire s’ils le faisaient pour payer leurs factures ou s’ils voulaient lutter artistiquement contre l’art industriel.

En déroulant comme une galerie d’art les essais décoratifs des artistes impressionnistes et leur intérêt pour la question, tout près du monde flottant des Nymphéas que Monet a toutefois voulu circonscrire à la toile, la nouvelle exposition du musée de l’Orangerie qui se tient jusqu’au 11 juillet à Paris a en tout cas le mérite d’offrir un nouveau regard sur des œuvres que l’on croyait déjà connaître par coeur.

Image : Claude Monet (1840-1926), Chrysanthèmes, 1897

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